Diocèse de Bobo-Dioulasso: Mgr ANSELME TITIANMA SANON prépare la célébration du jubilé de ses 60 ans de sacerdoce.
En prélude à la célébration de son jubilé de diamant de vie sacerdotale qui se tiendra les 9 et 10 septembre 2022, l’archevêque Monseigneur Anselme Titianma SANON a animé des échanges dans la matinée du 17 août 2022. L’entretien a été fait en présence des hommes de médias sous forme de conférence de presse.Ledit entretien a eu lieu au Centre culturel Jean Paul II en construction sise à Yéguéré.
Par KAM Koï , Issa OUATTARA(Stagiaires) et safiatou OUEDRAOGO
C’est avec l’humilité et la simplicité que Mgr Anselme Titianma SANON nous a accueillis dans le centre culturel Jean Paul II. Lors de cet édifiant entretien d’environ une heure, l’archevêque a présenté brièvement les circonstances de ses débuts de vie religieuse, son passage à la tête du diocèse de Bobo-Dioulasso et quelques unes de ses réalisations. Chose moins facile, l’archevêque en retraite avait une autre vocation : devenir cultivateur. Aîné de la famille fondatrice du ville de sya et à la charge de l’initiation et des masques il est cependant inscrit à l’école, suite à l’exigence de l’administration coloniale. L’administration désirant ouvrir une nouvelle mission catholique, il était exigé de chaque chef de famille un enfant pour l’ouverture de l’école. Ses débuts se font à la Mission catholique de Tounouma. En 1947, les missionnaires lui refusent le baptême pour le fait du manque de chrétien dans sa famille. Ce n’est qu’après le décès de son père en 1948 qu’il sera baptisé. Il décide de se consacrer à sa vocation d’agriculteur, mais les encouragements des uns et des autres l’ont poussé à se retrouver au Petit séminaire de Nasso pour, dit-il, « essayer » de poursuivre les études. Il affirme d’ailleurs à ce propos : « Je suis un essayiste. Dans l’église je suis un néophyte, c’est-à-dire un nouveau converti ». Il sera ordonné prêtre le 8 septembre 1962.
PH de famille des participants à l’entretien.
Et c’est depuis cette date alors que cet homme sera appelé à concilier ses origines culturelles et sa nouvelle mission au sein de l’église. Une conciliation non moins laborieuse du point de vue de la distinction qui selon Monseigneur, se fait en matière de la culture : l’agriculture qui est une forme de culture ; la culture comme connaissance qui est prisée par les occidentaux et parfois vide de conscience ; et le culte qui relève de la pratique d’une expression culturelle choisie. Il réussit cependant à le faire parce que convaincu que « comprendre l’autre, comprendre la culture de l’autre comprendre la langue de l’autre, comprendre les traditions de l’autre ce n’est pas pour cela qu’on devient l’autre« . Pour les activités coutumières auxquelles il ne pouvait prendre part à cause de son titre d’évêque, il se faisait déléguer.
Concernant sa lecture de l’église après avoir été prêtre durant 60 ans aujourd’hui, Mgr Anselme Titianma Sanon affirme : »Une tradition n’est tradition que si elle vit. […] Hériter ce n’est pas prendre tout simplement un trésor et mettre quelque part. C’est le faire prospérer ». À ce point de vue, l’Église doit évoluer en fonction de l’évolution de la société. Loin pour l’archevêque l’idée de juger l’Église actuelle, Mgr SANON interpelle à titre de théologien, l’Église diocésaine, le pays et même la région sur leur position statique face à certaines situations.
En rappel, la commémoration de ce jubilé de 60 ans de sacerdoce aura lieu les 9 et 10 septembre 2022 à la Cathédrale Notre Dame de Lourdes de Bobo-Dioulasso.
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