Grande mosquée de Ouagadougou : Vivement que la raison et la sagesse l’emportent !
La communauté musulmane du Burkina Faso traverse une zone de turbulences. Le 28 août 2020, la tension est montée d’un cran. Des manifestants ont en effet contraint le grand imam de Ouagadougou, El hadj Aboubacar Sana, à rebrousser chemin, alors qu’il se rendait à la Grande mosquée pour la prière du vendredi. La crise de leadership a-t-elle eu raison de la communauté musulmane ? Dans tous les cas, selon certains observateurs religieux, il est important pour les deux camps de renouer le dialogue.
La Grande mosquée de Ouagadougou est restée fermée pendant quelques heures le 30 août 2020 par des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). Des tensions liées à la présidence de la communauté musulmane seraient à l’origine de cette montée de fièvre.
En effet, deux camps convoitent la présidence de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) : il s’agit des partisans de l’imam El Hadj Abdou Rasmané Sana, président sortant de la CMBF, et ceux du Cheick Mahamoudou Bandé. Et chaque partie, à travers un argumentaire solide, tire la couverture de son côté. Pour certains membres de la Oumma, la gestion des ressources financières et le statut de grand imam sont à l’origine de leur désaccord. Mais au vu de ce qui s’est passé, il est nécessaire que les acteurs reviennent autour de la table de dialogue.
Le retard accusé dans le renouvellement du bureau de la CMBF serait-il la cause de ces échauffourées ? Difficile de répondre. La crise court depuis des mois au sein de la communauté musulmane, et rien ne montre que le bout du tunnel est pour bientôt.
C’est dans ces moments difficiles que l’on comprend l’importance du rôle que jouait le regretté El hadj Oumarou Kanazoé. Ce leader charismatique semble manquer aux fidèles musulmans. En effet, à chaque crise, il suffisait qu’il lève le petit doigt pour que les choses rentrent dans l’ordre.
Il est donc impératif que la raison et la sagesse l’emportent afin que la sérénité revienne au sein de la communauté musulmane. Il faut aussi que l’autorité chargée de résoudre cette crise tape du poing sur la table pour éviter le pire