Prolifération des mouvements ou associations au Burkina: “Ce n’est pas le nombre de mouvements là le problème. Il suffit d’avoir une convergence de vision” dixit Nestor Podassé.
Sur la prolifération des mouvements et associations du Burkina Faso, le coordonnateur du PJP section Bobo soutient que c’est une force qu’a le Burkina dans la lutte pour son intégrité et son indépendance. Il s’est exprimé dans l’après midi de ce 1er septembre 2022 dans notre micro.Suivons le plutôt.
KAM Koï (stagiaire) et Adama TRAORE
Communément appelé Mandela 1er ou général tout terrain, Nestor Podassé est le président de l’association naturo thérapeutique des Hauts-Bassins. Il est aussi le coordonateur national du mouvement Planète des jeunes panafricanistes, section du Burkina Faso, un mouvement anti impérialiste qui lutte contre le franc CFA, les bases militaires françaises, la politique machiavélique de l’occident, de la France des États-Unis et tout ce qui s’ensuit.
Woun-info.net : Quelle est votre appréciation de la recrudescence des mouvements et associations qui se disent prêts à lutter pour le bien-être du Burkina ?
Nestor Podassé : Mon appréciation à propos des nombreuses OSC n’est pas négative. Elle est positif. Vous savez dans un terrain de football une équipe est composée de 11 joueurs, mais ils jouent pour le même but. Pour moi ce n’est pas beaucoup de mouvement, le problème. Il suffit juste d’avoir une même vision et faire convergence de lutte afin d’aboutir au même but. C’est ce qui est le plus important. En plus tous ces mouvements sont réunis dans la même coalition M30 Naaba woobgo qui est né récemment suite aux insultes de l’ambassadeur français. Le fait de retrouver tous ces mouvements dans une même coalition veut dire que nous avons les mêmes objectifs : dégager l’impérialisme français, la politique de la domination occidentale hors du Burkina Faso. Il faut dire que c’est sur le terrain de la lutte qu’on s’est croisé parce que nos objectifs sont communs.
Woun-info.net : Est-ce que vous pensez que la floraison de ces mouvements et OSC ne risque pas de causer bien de soucis dans la lutte pour l’indépendance et le développement du Burkina Faso ?
Nestor Podassé : Je ne vois pas en quoi le nombre des mouvements pourrait être un problème. Par ce qu’à chaque fois qu’il y a une marche contre la France, nous nous retrouvons tous sur le même terrain. Pour moi le nombre élevé ne saurait être un problème. Nous au sein de la PJP n’avons jamais eu de problème avec une association sœur. La lutte avance d’ailleurs bien grâce à ces nombreuses OSC. À cet effet, le premier ministre a reconnu cela et a rétorqué l’injure de l’ambassadeur français en ces termes : “une jeunesse décomplexée qui n’a pas peur, ne pas reconnaître cela , c’est celui qui les insulte ainsi qui est idiot”. C’est une première dans l’histoire du Burkina Faso que le premier ministre rétorque une réponse comme cela à un diplomate français. C’est aussi une première que le gouvernement burkinabè donne une lettre de protestation à l’ambassadeur français. Même pas au temps de Thomas Sankara.
Woun-info.net : Quelle pourrait être la contribution de ces OSC pour le développement du Burkina Faso ?
Nestor Podassé : Notre coalition cherche d’abord à sensibiliser la population dès la base. Nous avons beaucoup de projets pour le développement endogène. Mais vu le système politique qui dirige le pays, ce n’est pas possible. C’est un programme qui dérange avec le système de monopole et autre. Mais n’empêche que nous continuons à travailler. À notre niveau par exemple nous menons des formations sur les transformations des ressources naturelles, nous encourageons aussi dans la consommation du bio, en bref nous encourageons les Burkinabè à “consommer burkinabè”. Nous avons aussi d’autres initiatives que nous allons lancer bientôt si nous avons l’accompagnement du gouvernement. Il s’agit principalement de l’initiative pour mettre les gens en confiance ainsi que l’Initiative nationale d’Investissement solidaire (INIS). Nous faisons en attendant ce que nous pouvons faire à notre niveau sans les autorités.
Ainsi donc, loin d’être une faiblesse pour le Burkina, ce nombre élevé de mouvements et associations pourrait être un véritable atout s’ils continuent à travailler ensemble pour le bien être du Burkina Faso.
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