Réconciliation nationale :Des réactions face à la lettre de pardon du Président BLAISE COMPAORE.

  Le 26 juillet 2022, l’ex-président Blaise Compaoré a adressé une lettre aux Burkinabè depuis la Côte d’Ivoire où il vit en exil. Dans cette lettre, il demande pardon pour les actes qu’il a pu commettre durant son magistère au peuple et particulièrement à la famille de Thomas Sankara. En réaction à cette lettre, ce mercredi 27 juillet 2022, des Bobolais donnent des avis divergents. Si d’aucuns estiment qu’il faut se pardonner pour une réconciliation et la paix, d’autres trouvent que pour cela Blaise Compaoré doit d’abord dire pourquoi il demande pardon et comparaître devant la justice.

 

KAM Koï  et Adama TRAORE

« Même Dieu dit qu’on doit toujours se pardonner ». C’est par cette expression que la plupart de nos interviewés commençaient à donner leur avis sur cette lettre de Blaise Compaoré demandant pardon aux Burkinabè. Pour ces gens dont la majorité a préféré l’anonymat, si quelqu’un fait quelque chose qu’il regrette et demande pardon, il faut pardonner. C’est le cas de cet électricien qui estime qu’il n’y a aucun problème à ce que la population accepte ce pardon. Selon lui, dire pardon est déjà suffisant pour qu’il soit pardonné. « Le mal n’a pas commencé par Blaise seulement », finit-t-il par dire.

« S’il a demandé pardon alors que Dieu lui-même a dit de se pardonner, qu’on le pardonne pour avoir la paix dans notre pays » lâche un passant avant de continuer son bonhomme de chemin. Cet avis est partagé par bon nombre des riverains du grand marché.

Badini Ali par exemple pense que ce pardon est le bienvenu. Il est selon lui nécessaire puisqu’il le faut pour la réconciliation nationale, gage de la paix dans le pays.

Un autre, pense que la demande du pardon est venue tard. Pour lui, Il a commis ses actes en étant président, mais il n’a pas demandé pardon en ce moment parce que se croyant grand. Il rappelle le cas Norbert Zongo dont la mère est décédée sans avoir pardonné la mort de son fils comme illustration.

Un vendeur des intrants agricoles refuse de tergiverser. Il aimerait tout simplement que Blaise Compaoré dise ce pour quoi il demande pardon s’il veut vraiment être pardonné. « On ne peut pas demander pardon sans dire ce qu’on a fait », clame-t-il. Il rejoint à ce propos Antonio Koncolé, le président du Mouvement d’Action Patriotique. Pour ce dernier, « l’idée de demander pardon est très bien et utile pour la réconciliation nationale, mais Blaise Compaoré demande pardon sans se statuer sur les faits. »

La lettre de pardon de Blaise COMPAORE suffit-elle la fin des poursuites contre l’assassinat de Thomas SANKARA ?

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 La demande du pardon suffit-elle à la justice burkinabè pour annuler sa poursuite contre l’ex- président Blaise COMPAORE ? Eléments de réponses avec la population bobolaise.

 « Pour ma part, je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noel SANKARA ». Ce sont là, les propos les plus marquants de Blaise COMPAORE dans son message adressé au peuple Burkinabè le mardi 26 juillet 2022. L’ex-président du Faso, Blaise COMPAORE a, par la délégation ivoirienne parmi laquelle figurait sa fille Djamila COMPAORE, demandé pardon au peuple burkinabè et à la famille de son ami d’autrefois – SANKARA. Assassiné depuis octobre 1987, l’affaire Thomas SANKARA continue de faire couler des encres au Burkina. Blaise COMPAORE est Poursuivi et condamné par la justice burkinabè pour cet acte et bien d’autres crimes commis pendant ses 27 ans de règne. Selon notre premier interlocuteur, électricien, qui a bien voulu garder son identité, la justice et la population sont deux aspects différents. Lui, il trouve que la tolérance de la justice dépendra d’elle-même et non au pardon demandé au peuple et à la famille SANKARA. Un citoyen affirme cependant que la justice elle-même devra pardonner pour permettre à ce que la paix revienne dans le pays.

Pour un autre intervenant qui a lui aussi préféré rester dans l’anonymat pense qu’on devrait appliquer la justice sur Blaise parce qu’il reste un exemple pour les autres présidents à venir. À notre micro, il dit se demander comment nous allons nous en prendre à un autre président qui viendra un jour commettre le même crime si la justice accepte facilement d’annuler la poursuite pour un simple pardon virtuel. Si le pardon seul suffit pour accorder la liberté à Blaise COMPORE, il faudrait aussi libérer tous les prisonniers qui ont commis des erreurs et qui sont enfermés à la MACA, ajoute  cet intervenant. Il va plus loin pour dire que si Blaise avait à demander pardon, cela aurait dû être depuis le procès. Il pense que Blaise devrait reconnaitre son crime et demander pardon devant la justice s’il le fallait non pas maintenant où il est déjà condamné que les simples propos peuvent empêcher la justice de l’arrêter.

Selon Badini Ali, le pardon ne suffit pas pour annuler la poursuite judiciaire « mais il faut d’abord le pardon pour qu’on se réunisse pour la paix au pays ». Ali trouve que seul le retour de la paix peut promettre au peuple Burkinabè la vraie justice.

Quant à Koncolé Antonio, président du Mouvement d’Action Patriotique (MAP), Blaise devrait d’abord avouer avoir été l’auteur des crimes dont il est jugé coupable en venant répondre aux chefs d’accusation avant de parler de pardon. Koncolé souligne que Blaise a eu l’occasion de répondre devant la justice pour assumer et demander ce pardon, mais il ne l’a pas fait. Pour lui, la lettre ne peut excuser aucun crime.

De cette divergence d’avis, ressort un seul et unique objectif. Celui d’une réconciliation nationale réussie qui puisse garantir la sauvegarde et la restauration du Burkina.

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